Entre juillet et novembre 2022, la fouille de près de 7000 m² préalablement à un lotissement immobilier rue de la Musau à Oberschaeffolsheim a permis de mettre au jour une portion d’une importante nécropole mérovingienne (fig. 2). L’étude et le rapport sont actuellement toujours en cours, cette notice présente donc l’état actuel d’avancement.
Près de 280 structures archéologiques ont été enregistrées, dont 190 inhumations et 4 enclos fossoyés circulaires (fig. 1). Un réseau de fossés parallèles antérieur aux sépultures, en lien avec le parcellaire ou un axe de voierie antique, a également été mis au jour. Certaines tombes semblent organisées en fonction de ces fossés. Certaines sont disposées le long de ces derniers ou les recoupent, ce qui indique qu’ils n’étaient plus ouverts mais toujours perceptibles dans le paysage. La présence d’une occupation antique est confirmée par des nombreux restes résiduels dans les tombes : tessons de céramiques et de verre, quelques objets antiques en réemploi dans les sépultures, une fibule en alliage cuivreux dans l’un des fossés.
Des datations par mesure du radiocarbone sont en prévision sur de nombreux squelettes. L’étude du mobilier, en bonne partie avancée à ce jour, indique une utilisation prépondérante de la nécropole entre le début du VIe et la fin du VIIe siècle. Quelques cas ponctuels de mobilier plus ancien (un vase daté du début du Ve s. notamment) laissent présager une occupation plus précoce. Une inhumation atypique a également été découverte : un individu en partie décapité a été déposé sur le ventre dans le comblement d’un des fossés (fig. 3). Il s’agit d’un cas particulier et isolé, mais ce dépôt dans l’un des fossés encore ouvert indique peut-être une occupation funéraire antérieure à la période mérovingienne à proprement parler. L’un des enjeux de l’étude vise donc à essayer de comprendre la chronologie du site, et de voir s’il existe un hiatus entre le Bas-Empire et le haut Moyen Âge dans l’occupation des environs.
En ce qui concerne les sépultures, les prémices de l’étude anthropologique suggèrent un recrutement conforme à une mortalité naturelle, avec des tombes de femmes et d’hommes adultes (fig. 4), ainsi que de jeunes filles et de jeunes garçons. Les pratiques funéraires sont cohérentes avec ce que l’on connait pour la région. On peut souligner la présence de fosses sépulcrales extrêmement étroites pouvant traduire la présence de contenants très ajustés voire d’inhumations sans contenants. La fouille a également permis de mettre en évidence, comme dans plusieurs sites de la région ces dernières années, d’aménagements en bois maintenus par des piquets ou constitués de planches fichées dans le sol (fig. 5).