L’emprise des 28-32 rue du XXe Corps Américain se situe dans les quartiers sud de la ville de Metz, entre la Moselle et la Seille, dans le quartier du Sablon. Le substrat est composé par des dépôts alluviaux de la Moselle. Le secteur est connu historiquement par la présence de la voie dite de Scarpone (de Lyon à Cologne), bordée de part et d’autre par des monuments ou structures funéraires révélés par plusieurs découvertes récentes, situées à proximité du secteur prescrit.
La prescription d’une surveillance archéologique de travaux répond à un projet immobilier conduit par Eiffage Construction. L’intervention a permis de documenter 5 coupes stratigraphiques, ainsi que 23 structures, gallo-romaines et contemporaines. L’essentiel de ces observations a été réalisé dans la zone ouest de l’emprise prescrite. En effet, l’instabilité des remblais de démolition et l’importante pollution aux hydrocarbures à l’est nous ont interdit, pour des raisons de sécurité, de documenter des coupes stratigraphiques, et nous avons dû ici nous contenter d’un simple suivi de travaux stricto sensu.
Les vestiges gallo-romains observés sont rares (3 structures avérées) : un fossé parallèle à la voirie actuelle, peut-être en lien avec la voie antique de Scarpone, une fosse détritique et un puits à cuvelage maçonné. Malheureusement, seule la fosse détritique a livré du mobilier céramique, nous donnant une fourchette chronologique peu précise de la fin du IIe au début du Ve siècle. Par ailleurs, cette même structure a permis la mise au jour de restes de faune qui témoignent des premières étapes de la chaîne opératoire des activités de boucherie (équarrissage). Cette donnée au voisinage immédiat, au sud, d’une aire funéraire archéologiquement reconnue (ZAC Amos), s’inscrit de manière cohérente dans un contexte de faubourgs d’une l’agglomération antique, marqué notamment par l’imbrication des aires funéraires d’une part et des espaces artisanaux (ou a minima domestiques) d’autre part. La rareté des vestiges observés et la faiblesse du corpus mobilier de cette intervention ne nous permettent cependant pas de développer davantage ce point.
La stratigraphie explique largement la mauvaise conservation des vestiges antiques, ainsi que le hiatus qui marque l’époque médiévale. En effet, les travaux de démolition et terrassement de 1982 (mise en place des nouveaux bâtiments administratifs du C.H.R. Metz-Thionville) ont profondément altéré la stratigraphie antérieure. Ainsi, l’essentiel des niveaux et structures documentés concerne les aménagements de parking postérieurs à cette date. Notons toutefois que les quelques remblais gallo-romains qui subsistent témoignent à la fois de la topographie marquée par le cours de la Moselle à l’ouest, et éventuellement du floruit que connaît l’agglomération antique de Divodurum au cours de l’époque flavienne.