La fouille, opérée en août 2015 à Merxheim au lieu-dit Obere Reben a permis la poursuite de la fouille de la nécropole mérovingienne entamée par la société en 2014. Cette opération a été motivée par le projet de construction d’une habitation privée et a concerné une parcelle de 450 m². La parcelle explorée a livré quatorze sépultures à inhumation supplémentaires et la suite d’un enclos funéraire déjà partiellement dégagé et renseigné en 2014 (fig.1). Cette nouvelle intervention porte à 92 le nombre total de tombes mises au jour. Les structures funéraires découvertes complètent parfaitement quatre des rangées de tombes déjà mises en évidence en 2014. Ces rangées constituent des alignements plus ou moins réguliers et orientés selon un axe nord-ouest / sud-est. La fouille de cette année confirme la limite nord, qui avait déjà été pressentie lors de la campagne précédente. Les limites nord, est et sud de l’ensemble sont donc connues. La découverte ancienne d’une sépulture à dalles à un peu plus d’une centaine de mètres à l’ouest du site suppose que la nécropole se développe dans cette direction. Les pratiques funéraires coïncident avec ce qui avait déjà pu être observé en 2014. Les défunts sont inhumés soit dans de grandes fosses sépulcrales, à l’intérieure desquelles ils sont déposés dans la moitié nord (la partie sud de la tombe étant dévolue aux offrandes), soit dans des fosses de dimensions plus restreintes, au centre desquelles ils sont déposés. La différence principale avec la précédente opération réside essentiellement dans la faible quantité du mobilier funéraire déposé dans les tombes (seules deux sépultures contenaient une panoplie masculine complète, fig.2). Il avait été mis précédemment en évidence que les tombes les plus privilégiées étaient situées sur la ligne de crête. Il n’est donc pas étonnant que ces nouvelles sépultures, situées sur le versant nord-ouest, soient moins pourvues de mobilier. Parmi les quatorze sépultures fouillées lors de cette opération, 6 ont été pillées anciennement. Il s’agit dans la plupart des cas de réinterventions survenues assez rapidement après l’inhumation (moins de quelques années). Une des sépultures découvertes cette année se distingue d’un point de vue des modalités de dépôt. Il s’agit d’une sépulture relativement étroite, qui semble avoir bénéficié d’un aménagement périssable consolidé à l’aide de pierres. Elle renferme les restes de trois individus, un adulte et deux enfants (fig.3). Les ossements du premier sont globalement tous situés à l’extrémité ouest de la fosse sépulcrale dans un espace circonscrit et séparé du reste de l’espace par des blocs de pierre. Cette sépulture, exempte de mobilier lors de la fouille, a vraisemblablement fait l’objet d’acte(s) de pillage d’une part, mais également d’autres types de manipulations d’ossements post-dépositionnelles (réouverture de la tombe, réduction, etc…). La datation de l’un des sujets immatures situe son décès entre 772 et 940, ce qui correspond à la période carolingienne. De manière générale, les datations obtenues grâce à l’étude du mobilier et aux analyses radiocarbones supposent une utilisation continue de l’ensemble funéraire du début du VIe jusqu’à la première moitié du Xe siècle, simultanément avec le site d’habitat découvert partiellement au lieu-dit Trummelmatten (fouille AFAN, 2000) distant de quelques centaines de mètres.