Un projet de lotissement a motivé, d’octobre à novembre 2012, la fouille du site de la Rue de la Fontenotte (Mandeure, 25), déjà fortement perturbé et même « tronqué » par l’activité moderne d’extraction d’argile. ANTEA-Archéologie a réalisé cette opération du 3 octobre au 7 novembre 2012, qui a mis au jour des structures représentatives des époques laténienne et surtout gallo-romaine.
Les vestiges les plus anciens (Néolithique) ne consistent qu’en quelques outils lithiques en position secondaire. S’ils méritent d’être mentionnés et témoignent vraisemblablement d’une fréquentation du Néolithique Moyen Bourguignon dans les environs immédiats, ils ne permettent en aucun cas de développer la réflexion autour de cette occupation.
Le fossé daté de La Tène D2 (70/80 ap. J.-C.) est la seule structure à se rapporter à cette occupation. Si cet isolement limite l’interprétation que l’on pourrait en faire, ce fossé a néanmoins le mérite d’accroître la répartition spatiale des vestiges protohistoriques de Mandeure. A cela s’ajoute l’originalité d’une implantation à flanc de collines, situation inédite pour l’occupation laténienne de la commune.
C’est essentiellement l’occupation antique qui caractérise le site de la Fontenotte. L’établissement du Haut-Empire présente une facture de belle qualité, qui s’explique certainement par une position géographique stratégique en périphérie d’une grande agglomération et à proximité de voies. Des fondations de piles qui s’intégraient dans un plan inconnu (70/80 – 100/110 ap. J.-C.) sont d’abord arasées, puis un bâtiment appareillé relativement important y est superposé, encadré de portiques (100/110 – 170/180 ap. J.-C.). Ses activités étaient très probablement à la fois au moins en partie agricoles et liées à cette localisation, même si les mises au jour ne permettent pas de les cerner, du fait de leur forte perturbation.
Après quelques remaniements, la réoccupation de cet établissement par un aménagement sur poteaux au Bas-Empire (270 – 350/360 ap. J.-C.) n’est pas pour surprendre. En effet, elle cadre assez bien avec la vision d’ensemble d’Epomanduodurum que nous pouvons aujourd’hui dessiner. Ainsi, l’occupation plutôt imposante jusque vers 270 ap. J.-C. correspond plus au moins à l’apogée du développement urbain de Mandeure jusqu’au début du IIIe s. On observe malgré tout un léger décalage chronologique, d’autant plus frappant que le site est toujours actif au Bas-Empire, soit de façon continue, soit suite à un abandon très bref. Cette dernière occupation fait écho à l’accession d’Epomanduodurum au rang de point stratégique militaire dans la seconde moitié du IIIe s.