La fouille menée sur le ban communal de Kolbsheim en 2019 a permis de mettre au jour plusieurs occupations diachroniques, parmi lesquelles plusieurs occupations funéraires (fig.1). La plus conséquente concerne une portion de nécropole du haut moyen Âge. A cette dernière s’ajoutent des enclos funéraires rattachés à la fin de la période hallstattienne, ainsi que des inhumations isolées rattachées à différentes phases du Néolithique. En tout, 141 faits archéologiques ont pu être dénombrés : deux inhumations probablement néolithiques, 13 inhumations du Hallstatt organisées au sein et entre deux enclos fossoyés circulaires, 65 inhumations mérovingiennes dont six sont ceintes d’un enclos fossoyé circulaire, ainsi que des fosses-silos n’ayant pas livré de mobilier mais pouvant être rattaché à la période protohistorique, une fosse polylobée, des fentes et des fosses « simples » exemptes de mobilier, ainsi que des fossés modernes/contemporains, liés au parcellaire et/ou à l’implantation de vignes.
NÉOLITHIQUE
La période néolithique est peut être représentée par diverses structures à caractère domestique (fosses, fentes, fig.2), mais en l’absence de mobilier détritique dans la plupart des structures ceci sera difficile à confirmer ou préciser. Deux inhumations en fosse circulaire ont été découvertes au centre de la zone prescrite. La première, partiellement mise au jour lors du diagnostic, a livré un individu en position fléchie et des éléments lithiques en association directe pouvant attribuer cette structure à la phase du néolithique récent (fig.3). Le second, en position « atypique » n’a livré aucun mobilier (fig.4) et peut être néolithique ou protohistorique. Une datation radiocarbone sera réalisée afin de le déterminer.
NÉOLITHIQUE FINAL CAMPANIFORME
L’opération de diagnostic a mis au jour une inhumation attribuée à la culture campaniforme (fig.5). Cette structure s’est avérée isolée de toute autre structure contemporaine.
PROTOHISTOIRE
La protohistoire est peut être représentée par diverses structures à caractère domestique (fosses, fentes, fosses-silos, fig.6), mais en l’absence de mobilier détritique dans la plupart des structures ceci sera difficile à confirmer ou préciser. Une crémation en vase a été découverte et la céramique semble pouvoir être rattaché à la période protohistorique (fig.7). La crémation en vase évoque plutôt la période du Bronze final mais ceci devra être confirmé lors de l’étude.
La période protohistorique est avant tout caractérisée par une occupation funéraire du premier Âge du Fer. L’ensemble funéraire se concentre essentiellement au centre de l’aire prescrite, mais se développe probablement vers l’est et vers l’ouest. Cette occupation funéraire est probablement à mettre en relation avec celle mise au jour sur le site voisin du 2.2 (Kolbsheim Kurze Straenge). Certaines inhumations ont été implantées dans un espace délimité par un enclos fossoyé circulaire (fig.8). La bonne conservation d’enclos funéraires demeure relativement rare dans notre région. Des inhumations probablement contemporaines des deux enclos funéraires se situent entre ces derniers. Les inhumations sont moyennement conservées et présentent peu de mobilier. Les quelques objets découverts (bracelets en lignite, anneau en alliage cuivreux) s’apparentent à ceux trouvés sur d’autres secteurs du Contournement Ouest de Strasbourg notamment (Griesheim-sur-Souffel Flaschen (4.2), Pfulgriesheim Kammeracker (4.2bis), Kolbsheim Kurze Straenge (2.2) et Herrenweg (2.6)) et place certaines des inhumations dans la phase finale du Hallstatt.
HAUT MOYEN-AGE
Cette période n’est a priori représentée que par une occupation funéraire. Les limites ouest et sud de la nécropole mérovingienne ont probablement été atteintes. Au sud, cette limite correspond probablement aux contraintes topographiques (bord de terrasse). A l’ouest en revanche, rien ne permet en l’état d’expliquer cette délimitation. L’ensemble, qui s’étend probablement vers le nord et vers l’est, présente un taux de pillage extrêmement important (env. 90%, fig.9) mais malgré cela le mobilier demeure assez abondant. La nécropole a également livré des objets peu fréquents (fers de haches, seau, umbos de bouclier) ou en nombre conséquent (oeufs, vases, peignes, pointes de flèches, fers de lance). A l’inverse, aucune garniture de ceinture n’a été découverte, peut-être en raison des nombreux actes de pillage. La fouille de cette portion de la nécropole a également permis de mettre au jour des architectures funéraires peu communes, notamment des parois étagées permettant l’installation d’un système de couverture (fig.10) et des aménagements en piquets/poteaux plantés dans le sol et qui constituent le coffrage de la fosse (fig.11).
Les premières observations des mobiliers semblent indiquer une première phase d’utilisation assez précoce (courant du Ve siècle), ce qui devra bien entendu être confirmé lors de l’étude complète des vestiges.