La fouille du site d’Ittenheim « ZAC Porte de l’Ackerland » s’est déroulée de février à juin 2022. Elle a permis de mettre au jour plus de 800 structures réparties sur une surface d’environ 2,5 ha. Il s’agit d’un site diachronique occupé du début du Néolithique ancien à la période contemporaine (fig. 1).
Les occupations du Néolithique sont les plus importantes du site. Un vaste habitat rubané s’étend sur toute la zone prescrite. Les plans d’une dizaine de bâtiments ont été identifiés. La conservation de ces vestiges est très différente d’une maison à l’autre : pour certaines il ne subsiste que quelques traces, pour d’autres le plan est sub-complet. La maison la mieux conservée mesure près de 50 mètres de long (fig. 2). Trois sépultures rubanées ont été découvertes au sein de l’habitat. Les individus étaient immatures et avaient été inhumés dans de petites fosses peu profondes.
La seconde occupation néolithique est attribuée à la culture de Grossgartach, au début du Néolithique moyen. Les structures attribuées à cette occupation sont réparties de façon assez lâche sur le site. Les fosses présentent souvent un plan irrégulier et des dimensions parfois très importantes, elles sont interprétées comme des fosses d’extraction. Plusieurs sépultures ont également été associées à cette occupation. La mieux conservée se trouvait dans une tombe creusée dans le fond de la plus grande fosse polylobée du site (fig. 3). Le mobilier accompagnant le défunt est composé de trois récipients en céramique, dont deux décorés, et de deux outils de mouture sous et à côté du crâne.
Toujours pour le Néolithique, une inhumation en fosse circulaire retrouvée isolée a également été mise au jour (fig. 4). Cette inhumation qui n’a livré aucun mobilier a été par radiocarbone de la fin du Néolithique moyen.
Le site est de nouveau occupé lors du premier âge du Fer. Plusieurs fosses d’habitat, avec notamment des silos, y ont été mises au jour. Cette occupation datée du Hallstatt C-D1, bien que relativement discrète en nombre de structures en comparaison avec les occupations néolithiques, a livré sans conteste la plus grande quantité de mobilier du site.
À la fin de la période protohistorique, quelques fosses sont implantées sur le site. Les structures de cette occupation de La Tène finale se répartissent en deux secteurs, un au nord et l’autre au sud de la prescription.
Enfin, le site a aussi livré de nombreuses structures ayant servi à l’ancrage de houblonnières à l’époque contemporaine.