La fouille opérée en août 2015 à Illfurth, aux lieux-dits « Hasenrain » et « Buergelen », a permis de mettre au jour la suite de la nécropole mérovingienne déjà fouillée au lieu-dit « Buergelen » en 2005. La fouille de cette année, située sur l’emprise d’une future voirie desservant un lotissement à venir, couvrait une surface de 150 m² (fig.1). Bien que modeste, cette surface offre une importante densité d’occupation puisqu’elle a livré treize sépultures à inhumation et un tronçon d’enclos funéraire. Seules onze de ces sépultures ont été fouillées, deux d’entre elles se trouvant en partie dans la berme et ont été fouillées ultérieurement, lors de l’opération menée en 2016.
Les structures sont organisées en rangées ; les sépultures les plus à l’est de la zone s’inscrivent parfaitement dans l’alignement constituant la limite est de la nécropole, déjà mise en évidence en 2005. Les limites sud et ouest ne semblent pas atteintes, les deux sépultures ainsi que l’enclos se situent en partie dans la parcelle adjacente à l’ouest, indiquant que la nécropole se poursuit au moins dans cette direction.
Les datations obtenues à l’aide du mobilier, confirmées par des datations radiocarbones, indiquent une utilisation de ce secteur de la nécropole s’échelonnant entre le dernier tiers du VIe s. et le deuxième tiers du VIIe s. Elles concordent avec la chronologie du site fouillé en 2005 (commençant vers 570 et se poursuivant probablement au-delà du VIIe s.), et notamment avec les tombes limitrophes qui forment un noyau placé à la transition du VIe s. et du VIIe s.
Les pratiques funéraires observées lors de la dernière fouille font échos à ce qui avait déjà pu être observé en 2005. Les défunts sont inhumés soit dans de grandes fosses sépulcrales, à l’intérieure desquelles ils sont déposés dans la moitié nord (la partie sud de la tombe étant dévolue aux offrandes), soit dans des fosses de dimensions plus restreintes, au centre desquelles ils sont déposés. Toutes les sépultures renfermaient au moins un élément mobilier. Ce dernier est constitué d’éléments d’armement (pointes de flèches, scramasaxes et rivets de fourreau de scramasaxe) (fig.2), de parure (perles, boucle d’oreille), d’habillement (éléments de garnitures de ceinture), d’objets usuels (peignes en os, couteaux, paires de forces, vaisselle en céramique) (fig.3) ainsi que des dépôts alimentaires (œufs).
Ce secteur de la nécropole a livré six sépultures d’adultes (hommes et femmes) ainsi qu’un regroupement de cinq tombes d’enfants, âgés entre 1 et 12 ans. Quatre d’entre eux sont alignés et très rapprochés les uns des autres (fig.4), le 5e se situe au sud-est immédiat de cet alignement.
Parmi les onze sépultures fouillées lors de cette opération, huit ont été pillées anciennement et trois étaient intactes. Il s’agit dans la plupart des cas de réinterventions survenues assez rapidement après l’inhumation (moins de quelques années).
L’étude des restes issus de cette opération doit être intégrée à une étude plus large et faire l’objet d’une synthèse reprenant l’intégralité des données connues pour la nécropole mérovingienne d’Illfurth.