L’opération du site du « Parc des Césars » se situe en bordure de l’agglomération moderne d’Horbourg-Wihr, au lieu-dit Schlossfeld, à environ 600 m du coeur de l’agglomération antique. Elle a été motivée par la réalisation d’un lotissement, s’étendant sur une surface de près de 8 ha. Dans le cadre de ce projet, porté par la société Les Césars SARL, un diagnostic archéologique a été réalisé en octobre 2009, sous la direction de F. Schneikert (Inrap ; Schneikert 2009). La fouille s’est déroulée entre juillet 2010 et février 2011 et la surface décapée atteint un peu plus de 1,3 ha.
La fouille a permis de mettre en évidence une occupation quasi continue entre la fin de la période gauloise et la fin du Bas-Empire. De rares tessons de céramique datés du Bronze Final indiquent qu’il existait, à proximité de la zone concernée par la fouille, un habitat de cette période. Cette découverte est exceptionnelle puisque cette période est à peine représentée sur le banc communal.
Neuf phases chronologiques caractérisent la période pré-romaine et romaine.
Phases 1 (1a à 1c)
Les vestiges les plus précoces du « Parc des Césars », matérialisés par un réseau de fossés et des bâtiments sur poteaux, n’ont pu être datés avec précision par manque de mobiliers datant. Par comparaison, ces structures se rapprochent des établissements ruraux à enclos de La Tène finale connus dans la région, et appartiennent très certainement aux IIème-Ier siècles av. J.-C.. Des fossés, contenant des artefacts de La Tène D, ont été mis au jour aux « Jardins de Diane », immédiatement à l’est de notre terrain d’investigation ; ils constituent la suite logique de notre complexe rural. Ce réseau de fossé fige le « parcellaire » pour toute l’époque romaine.
Phases 2
Les premiers éléments datant appartiennent à la fourchette chronologique de 40-70 apr. J.-C. Le terrain n’est que très faiblement investi jusqu’à la fin du Ier siècle (fossés, quelques fosses).
Phase 3
Pendant les années 70-120 apr. J.-C., donc jusque tardivement, on constate la continuité de l’établissement rural à enclos. Au sud du site se développe un réseau de fossés bordant un chemin composé de terre.
Phase 4
Ce n’est qu’à partir du second tiers du second siècle qu’un bâtiment sur fondation en pierre prend place à l’est du site. Une palissade, qui suit les anciens réseaux de fossés, forme une cour à l’avant de l’édifice. Un bâtiment en matériau léger borde la limite nord de la parcelle.
Un atelier de bronzier s’installe au sud-ouest du bâtiment principal. Trop arasés, les vestiges de l’atelier n’ont pas permis de déterminer quelles étaient les productions fabriquées par l’artisan.
Phase 5
Alors que le bâtiment principal et son annexe continuent à se développer, l’atelier de bronzier périclite dès la fin du IIème siècle et laisse rapidement place à une zone agricole/artisanale matérialisée par un séchoir-fumoir.
L’occupation de cet habitat atteint son apogée pendant la seconde moitié du IIème siècle et pendant la première moitié du IIIème siècle apr. J.-C. à l’image de ce que l’on observe sur l’ensemble de l’agglomération romaine de Horbourg-Wihr.
La zone du « Parc des César » est ensuite détruite au milieu du IIIème siècle apr. J.-C. C’est dans cette couche de destruction que l’ensemble des fragments de statue monumentale en bronze doré a été découvert.
Phase 6
Après destruction du principal bâtiment et de la zone artisanale, le secteur reste encore occupé,même faiblement, jusque vers 350 apr. J.-C. Un bâtiment sur fondations de moellons a été construit à l’avant de l’ancienne bâtisse ; un édifice sur poteaux l’accompagne.
L’ensemble du site a été abandonné et entièrement démantelé pendant la seconde moitié du IVe siècle apr. J.-C. (présence de monnaies).
Phase 7
Enfin, la zone accueille une sépulture de la fin du IVème/début du Vème siècle, qui a été aménagée dans les fondations, une fois démontées, du bâtiment 8.