La fouille du site de Consdorf « Douschteschbaach » a été motivée par la découverte fortuite de deux ossements humains par Anna Diederich en 2016 et 2019 en aval d’un escarpement rocheux. Une datation radiocarbone a été réalisée par le service médico-judiciaire de Dudelange et a permis d’attribuer ces découvertes au Néolithique final. Le Centre National de Recherche Archéologique (CNRA) a alors demandé la réalisation d’une fouille archéologique au pied du bloc rocheux formant un abri naturel et situé à proximité immédiate du lieu de découverte des restes humains.
La fouille réalisée en 2022 a permis de mettre au jour 18 nouveaux ossements humains localisés très majoritairement directement sous la couche de terre végétale au sommet d’une butte naturelle située au nord-est de la prescription de fouille (en B2 de la fig. 1 ; fig. 2). Ils appartenaient vraisemblablement à un seul individu et deux nouvelles datations radiocarbones ont permis d’attribuer ces restes au Néolithique final.
Aucun aménagement de la zone de dépôt n’a été observé et les ossements ne présentaient aucune connexion anatomique entre eux, de plus aucun indice de rangement ou d’organisation n’a pu être décelé afin d’expliquer la formation de cet ensemble. Ajouté à cela, la faible épaisseur de sédiment recouvrant les ossements, la présence d’artefacts modernes à proximité de la zone de dépôt ainsi que dans une couche sous-jacente à celle recelant les restes humains, tout cela semble indiquer qu’il ne s’agit pas de l’espace d’inhumation primaire. L’hypothèse envisagée serait que l’individu a été placé dans une anfractuosité naturelle de la roche située au-dessus de l’endroit où ont été mis au jour les ossements. Les restes humains auraient par la suite glissés suite à la décomposition du corps ou suite à un effondrement de la paroi rocheuse.
La fouille a également permis la mise au jour de nombreux restes de faune. Ceux-ci sont majoritairement à rattacher aux périodes modernes et contemporaines mais des ossements de chien situés dans la même couche que les restes humains ont été datés par radiocarbone du Néolithique récent. Tout comme les os humains, les éléments squelettiques du chien sont dispersés de manière totalement désordonnée. Les similitudes entre les deux dépôts suggèrent une histoire post-dépositionnelle identique. Le chien a certainement lui aussi été déposé dans une diaclase ou une anfractuosité de l’escarpement rocheux surplombant le lieu de découverte.
Au niveau de la zone la mieux abritée par l’escarpement rocheux, plusieurs occupations, certainement très ponctuelles, ont été mis en évidence. Elles se rapportent aux périodes contemporaine, moderne, médiévale, protohistorique et peut-être Néolithique. Elles ne sont matérialisées que par de rares artefacts et aucun aménagement n’a été observée lors de la fouille.