Ces dernières semaines, la conservatrice-restauratrice Clotilde Proust (Archéo-CR, https://fr.linkedin.com/in/clotilde-proust-archeocr) est intervenue dans nos locaux afin de réaliser le nettoyage et la stabilisation des objets métalliques mérovingiens de la nécropole mérovingienne d’Oberschaeffolheim « Rue de la Musau » (fouille Antea).

Le travail de conservation-restauration des objets métalliques est fondamental puisque ces derniers sont  soumis à une dégradation rapide une fois sortis de terre. L’objectif principal est de stopper de manière pérenne le processus de corrosion par des stratégies de conservation préventive et des traitements de conservation curative.

L’intervention de « nettoyage pour étude » permet de mettre en évidence les informations archéologiques portées par l’objet : profil, décors, plaquages, traces de fabrication ou traces d’utilisation. Il se compare à une microfouille dans la corrosion des métaux (alliages ferreux, alliages cuivreux) jusqu’à la limite de la surface d’origine. Dans le cadre de cette étude, le choix a été fait de nettoyer les objets en fer en dégageant des fenêtres d’observation, permettant de mettre en évidence, entre autre, la damasquinure des éléments de ceinture, ou des marques d’artisans. Parmi les cuivreux, des plaquages d’or et des traces d’étamage ont été mis en évidence, des objets peu commun dont la fonction n’est pas toujours identifiée.

Préalablement à ce travail, Fabienne Médard (Anatex, https://www.anatex.fr/) a pu expertiser et inventorier les restes textiles et organiques minéralisés sur le mobilier métallique.

Les observations réalisées à cette occasion ont permis de mettre en évidence des matériaux organiques déjà connus pour ces périodes, des restes de tissus, des fils de couture, mais aussi d’abondants restes de cuir et de fourrure.

Les deux spécialistes ont pu travailler de concert, au sein de nos locaux, ce qui a permis une meilleure coordination des choix à opérer d’un point de vue scientifique et conservatoire.

Le mobilier mérovingien n’a pas fini de livrer ses secrets. Une analyse approfondie des objets nous permet  de mieux appréhender la qualité des savoir-faire des artisans des VI^e – VIII^e siècles et, aussi, une meilleure appréciation du rituel funéraire.