Premiers résultats de la session 2020 de la fouille de Richemont

Publié le 02/10/2020
La quatrième et dernière tranche de la fouille d’une gravière à Richemont (57) a révélé de nombreuses traces d’occupations qui s’étendent sur plusieurs millénaires.

(Cercle funéraire et bâtiment sur poteaux de bois)

La quatrième et dernière tranche de la fouille d’une gravière à Richemont (57) vient de s’achever. Ces travaux, qui ont duré plus de trois mois, ont révélé de nombreuses traces d’occupations qui s’étendent sur plusieurs millénaires.

Les vestiges les plus anciens, datés du Néolithique moyen (culture du Grossgartach) sont principalement constitués par une couche détritique déposée sur la rive d’un chenal aujourd’hui comblé, un ancien bras de l’Orne, affluent de la Moselle. Ces rejets domestiques résultent certainement d’un habitat situé à proximité et dont les traces restent encore à caractériser.

Après un hiatus de près de trois millénaires, le site est réinvesti au début de l’âge du Bronze (Bronze A) par une très importante nécropole qui s’installe le long du chenal ancien. L’ensemble, qui se poursuit probablement en dehors de la zone de fouille, est caractérisé par la présence de 35 sépultures à inhumations. Certaines tombes sont disposées au centre d’enclos circulaires fossoyés d’une dizaine de mètres de diamètre, d’autres sont intégrées dans le comblement même de ces fossés circulaires.

L’intégralité des individus a été inhumée en position fléchie. Certains d’entre eux reposaient dans de grandes fosses sépulcrales dont les traces de contenant étaient encore bien visibles. Le mobilier accompagnant les défunts était rare. Nous pouvons néanmoins mentionner la présence d’un rare poignard triangulaire en alliage cuivreux dans la tombe ceinturée par le fossé d’enclos le plus important.

(Tombe 2330 avec poignard en bronze)

Des occupations postérieures viennent se superposer à cette nécropole. D’abord un vaste site d’habitat protohistorique (Bronze final / Hallstatt), caractérisé par quelques fosses détritiques et de très nombreux bâtiments sur poteaux (plus de 140 au total). D’autre part, par les importants vestiges d’un camp de manœuvre militaire daté du milieu du 18e siècle, marqué par la présence de plusieurs dizaines de fonds de cabane (ou de tentes), des foyers, des puits et de quelques fosses diverses.