Une question ? Un projet ?
Pour toute demande, contactez ANTEA-Archéologie par téléphone ou par e-mail !
03 89 65 35 80 Formulaire de contactLa fouille de la motte castrale et du village associé de Bergholtz Rue Neuve s’est achevée à la fin de mois de septembre. Ce chantier d’une emprise de 18 458 m2 a permis la mise au jour de nombreux éléments de l’occupation ancienne du village de Bergholtz.
L’occupation la plus ancienne observée sur le site remonte à la période du Néolithique ancien (entre 5300 et 5000 avant J.-C.), à l’époque dite du « Rubané ». Quatre maisons ainsi que leurs fosses latérales ont pu être mises en évidence dans la partie nord du chantier. Cette occupation s’étendait peut-être davantage vers le nord.
Après un long hiatus, le site est réoccupé à la période mérovingienne. Un petit groupe funéraire de 9 individus, répartis dans 5 tombes a été mis au jour dans la partie centrale du site. La particularité de cet ensemble funéraire est d’avoir livré deux tombes multiples, l’une regroupant 4 individus, la seconde en comptant 2. Une seule de ces sépultures a livré du mobilier. Il s’agit de la tombe d’une femme enterrée avec ses bijoux. Ce petit groupe d’individus était probablement inhumé au sein de l’habitat. Celui-ci n’a pas pu être identifié lors de la fouille, mais le sera peut-être lors de l’étude à venir.
On ne sait pas exactement combien de temps le site est abandonné. Il semble qu’aux alentours du XIIe siècle celui-ci connait une nouvelle installation avec l’implantation d’une motte castrale et du village attenant.
L’habitat se présente essentiellement sous la forme de fonds de cabane et de quelques bâtiments de plain-pied en architecture mixte, avec des soubassements montés en pierres sèches et une élévation en terre et en bois. Plusieurs structures en creux évoquant un travail du feu (probablement de la métallurgie) ainsi que plusieurs puits ont pu être identifiés.
À partir du XIVe siècle, l’habitat autour de la motte se restreint jusqu’à n’être plus constitué que d’un seul bâtiment qui vient s’installer sur un gros fossé comblé au XIIe ou XIIIe siècle.
Ce dernier a livré de nombreux éléments d’architecture laissant supposer la destruction à cette période d’un bâtiment au caractère ostentatoire.
Le bâtiment du XIVe siècle, qui se prolonge au sud en dehors de la fouille, occupe une surface de 35 m2 et présente une construction plus soignée que les bâtiments présents à l’époque précédente. Il semble, de par sa localisation, posséder une fonction et un statut particulier. Il pourrait s’être agit d’une maison forte.
La motte castrale est composée d’une grande tour quadrangulaire de 8 m de côté, possédant des murs épais de 1,80 m, entourée d’un fossé de 7 m de large. Ce dernier est en partie délimité par deux murs maçonnés. Cette occupation semble perdurer jusqu’au XV ou XVIe siècle. À cette époque, on observe un déplacement de l’occupation vers le cœur du village actuel, en témoignent les quelques bâtiments mis au jour dans le quart nord-ouest de la fouille.
De nombreuses précisions de datation et de fonction des éléments mis au jour viendront s’ajouter au cours de l’étude post-fouille du site ce qui permettra de mieux cerner cette installation aristocratique et de mieux saisir l’histoire de ce village aux deux châteaux.
Illustration : aquarelle d’évocation réalisée par Antony REIFF pour ANTEA-Archéologie