La fouille d’Illfurth Hasenrain Buergelen

Publié le 10/09/2015
La fouille opérée en août 2015 à Illfurth a permis de mettre au jour la suite de la nécropole mérovingienne.

(sépulture à panoplie masculine)

La fouille opérée en août 2015 à Illfurth, aux lieux-dits « Hasenrain Buergelen », a permis de mettre au jour la suite de la nécropole mérovingienne déjà fouillée par la société en 2005. La fouille de cette année, située sur l’emprise d’une future voierie desservant un lotissement à venir, couvrait une surface de 150 m². Bien que modeste, cette surface offre une importante densité d’occupation puisqu’elle a livré 13 sépultures à inhumation et un tronçon d’enclos funéraire. Les structures sont organisées en rangées ; les sépultures les plus à l’est de la zone s’inscrivent parfaitement dans l’alignement constituant la limite est de la nécropole, déjà mise en évidence en 2005. Les limites sud et ouest ne semblent pas atteintes, deux des sépultures ainsi que l’enclos se situent en partie dans la parcelle adjacente à l’ouest, indiquant que la nécropole se poursuit au moins dans cette direction.

Les pratiques funéraires observées lors de la dernière fouille font échos à ce qui avait déjà pu être observé en 2005. Les défunts sont inhumés soit dans de grandes fosses sépulcrales, à l’intérieure desquelles ils sont déposés dans la moitié nord (la partie sud de la tombe étant dévolue aux offrandes), soit dans des fosses de dimensions plus restreintes, au centre desquelles ils sont déposés. Toutes les sépultures renfermaient au moins un élément mobilier. Ce dernier est constitué d’éléments d’armement (pointes de flèches, scramasaxes et rivets de fourreau de scramasaxe), de parure (perles, boucle d’oreille), d’habillement (éléments de garnitures de ceinture), d’objets usuels (peignes en os, couteaux, paires de forces, vaisselle en céramique) ainsi que des dépôts alimentaires (œufs). Ces informations, combinées à l’étude biologique des squelettes, n’ont permis d’obtenir une estimation du sexe que pour 2 individus masculins (panoplie masculine).

Un élément notoire a toutefois pu être mis en évidence, concernant plutôt l’âge des défunts. Ce secteur a en effet livré un regroupement de 5 tombes d’enfants, âgés entre 1 et 12 ans. 4 d’entre eux sont alignés et très rapprochés les uns des autres, le 5e se situe au sud-est immédiat de cet alignement.

(regroupement de tombes d’enfants)

Notons par ailleurs un fait plutôt rare puisque le site a livré un cas de déformation crânienne sur un enfant âgé entre 1 et 2 ans. La nature volontaire ou non de cette déformation (syndrome de «la tête plate» ou déformation culturelle) ne peut toutefois pas être établie.

(déformation crânienne)

Parmi les 11 sépultures fouillées lors de cette opération, 8 ont été pillées anciennement et 3 étaient intactes. Il s’agit dans la plupart des cas de réinterventions survenues assez rapidement après l’inhumation (moins de quelques années).

Les datations obtenues pour ce secteur de la nécropole s’échelonnent entre le dernier tiers du VIe siècle et le deuxième tiers du VIIe siècle. Elles concordent avec la chronologie du site fouillé en 2005 (commençant vers 570 et se poursuivant probablement au-delà du VIIeS), et notamment avec les tombes limitrophes qui forment un noyau placé à la transition du VIe et du VIIe siècle. Des analyses radiocarbones sur les tombes sans mobilier permettront de préciser la datation de cet ensemble.