Fouilles COS – site 2.11 Ittenheim « Achenheimer Berg »

Publié le 12/04/2019
Dans le cadre du Contournement Ouest de Strasbourg (COS), des fouilles archéologiques ont été menées à Ittenheim « Achenheimer Berg » (site 2.11).
La fouille a permis de mettre au jour une aire d’ensilage protohistorique datée du milieu du Hallstatt D (530-500 av. J.-C.).

(Fig.1 Vue aérienne du chantier après décapage. (photo drone : A. Cassanis)

Dans le cadre du Contournement Ouest de Strasbourg (COS), des fouilles archéologiques ont été menées à Ittenheim « Achenheimer Berg » (site 2.11).
La fouille a permis de mettre au jour une aire d’ensilage protohistorique datée du milieu du Hallstatt D (530-500 av. J.-C.). Une quarantaine de structures a été identifiée, répartie de manière assez lâche sur un peu plus de la moitié du chantier, soit une surface d’environ 8000 m² (fig. 1).

Il s’agit majoritairement de silos piriformes ou tronconiques d’environ 1,50 m de diamètre en surface et de plus de 0,50 m de profondeur (fig. 2).

(Fig.2 Vue en coupe de deux silos de plus d’1 m de profondeur (photo : M. Fabre)

Certains ont livré du mobilier en grande quantité (céramiques, torchis, éléments de mouture, faune, coquillages, objets en bronze…) (fig. 3).

(Fig.3 Céramiques entières, épingle en bronze et restes de faune (bœuf) découverts lors de la fouille des silos (photos : M. Fabre, M. Bolou et C. Ceciliot)

Un silo a notamment livré un squelette de chèvre quasi complet, déposé au fond de ce dernier (fig. 4).

(Fig.4 En haut : squelette de chèvre en cours de fouilles / En bas : photos obliques et zénithales du squelette de chèvre après fouilles (photos : M. Fabre et C. Ceciliot)

Des restes d’un squelette humain immature (enfant de 6 mois à 1 an) ont également été trouvés dans le comblement d’un silo. Même si aucun plan de bâtiment n’a pu être mis en évidence, ces structures, ainsi que le mobilier qu’elles renfermaient, indiquent la présence d’un habitat à proximité.
Enfin, une sépulture a été mise au jour en périphérie de l’aire d’ensilage. Le squelette est mal conservé mais il a été possible de déterminer son âge. Il s’agit d’un individu adulte âgé de 25 à 35 ans, inhumé sur le dos.
Ce chantier a également fait appel aux sciences dures, par le biais d’analyses géophysiques et géochimiques. En effet, deux séries de mesures électriques et magnétiques ont été réalisées avant et après décapage par la société Géocarta afin d’élaborer une cartographie du sous-sol qui permette de repérer et imager d’éventuels phénomènes anthropiques difficiles à percevoir sur le terrain (fig. 5).

(Fig.5 Prospections géophysiques réalisées avant décapage : au premier plan la méthode électrique, en arrière plan la méthode magnétique. (photo : B. Perrin)

Après décapage et avant le début de la fouille, une campagne de prélèvements phosphates a été menée sur une surface de 5000 m², au sein de l’aire d’ensilage, afin d’obtenir une cartographie des concentrations de phosphates présents dans le sol. Le but de cette démarche est d’investiguer l’organisation spatiale du site et ainsi permettre de déterminer des zones d’activités qui n’auraient pas laissé de traces visibles sur le sol.

(Fig.6 Réalisation des prélèvements phosphates par le géomorphologue et un archéologue. (photo : M. Fabre)