Communication à la journée InterNéo

Publié le 20/11/2023
Saint-Germain-en-Laye, le 18 novembre 2023

La Journée d’information organisée par l’Association InterNéo qui s’est déroulée le 18 novembre à Saint-Germain-en-Laye, a été l’occasion pour Christophe Croutsch (Archéologie Alsace) et Loïc Jammet-Reynal (Direction de l’archéologie et du patrimoine, Lausanne) ainsi que pour plusieurs contributeurs, dont Nina Henry d’Antea Archéologie, de présenter le site de Blaesheim « Lotissement Entrée Est ».

La communication s’est concentrée sur la mise au jour d’une occupation du Néolithique moyen du Bischheim Occidental du Rhin supérieur (BORS) dont les nombreuses structures et la quantité importante de mobilier en font un des sites majeurs de cette période. En effet, ce dernier est composé de 76 structures de morphologies différentes, dont des fosses circulaires ou ovalaires, des fosses de plans irréguliers, de grandes fosses polylobées ainsi que deux puits à eau. Ces structures ont livré du mobilier varié et en quantité relativement importante dont la céramique, représentée par 4647 individus pour 72 kg, du mobilier en silex comprenant 38 objets, et du mobilier macrolithique avec 77 pièces.

Au sein du corpus céramique a été identifié un gobelet qui n’a pas d’équivalence à ce jour dans les corpus régionaux. Celui-ci est constitué de deux panses globulaires superposées comprenant des décors incrustés de pâte blanche, avec sur la panse supérieure, une frise de triangles suspendus remplis de segments obliques prolongés vers le bas par des segments verticaux, et sur la panse inférieure, une ligne d’impressions circulaires à la tige creuse, une bande horizontale formée de chevrons incisés, et enfin des triangles suspendus similaires à ceux de la panse supérieure.

L’industrie en silex est caractérisée par une grande diversité des matières premières, dont du silex crétacé du Bassin parisien et du silex de Mont-Les-Etrelles employés pour la fabrication de larges lames de faucilles. Au sein du macro-outillage a été découverte une meule « à barre » de section trapézoïdale qui se caractérise par un grand investissement dans la mise en forme. Les autres outils de cette catégorie dont les nombreux outils de percussion, renvoient à des activités diverses comme le débitage, le façonnage, l’entretien de l’outillage en grès, la préparation alimentaire ou encore le lissage et finition des céramiques.

Ce site nous permet également de mieux comprendre l’économie et l’environnement de cette période grâce à la découverte de nombreux restes d’os de faune permettant de mettre en évidence la prédominance du bœuf au sein des espèces domestiquées, et, dans une quantité moindre, de la présence d’une multitude d’espèces sauvages (sanglier, bovinés sauvages, cerf élaphe, chevreuil, chamois, lièvres castors, canards, faucon, petit corvidé). Les nombreux carporestes végétaux, récoltés majoritairement dans les puits, ont fourni une quantité importante de céréales comprenant majoritairement de l’engrain suivi par du blé nu, de l’amidonnier et de l’orge polystique. Des légumineuses (pois, lentille, vesce, ervilier et luzerne), des fruits (coqueret, sureau yèble, fraisier sauvage, vigne sauvage, noisetier), ainsi que quelques plantes sauvages ont également été identifiés.

Le rapport est disponible sur la plateforme Calaméo via le site d’Archéologie Alsace : https://www.archeologie.alsace/fr/ressources/publications